Le tout culturel
Le tout culturel triomphe. Les médias chantent sans arrêt l'air du tout culturel. Trop à voir, trop à lire, trop à consommer. Un concert culturel consensuel impressionnant. Il s'adresse à tout le monde. L'insatiable soif à consommer de la culture. Tout finit par nous pousser à nous ressembler. Il est partout : nous nous levons avec, on passe la journée avec et nous dormons avec. Des pratiques culturelles s'uniformisant de plus en plus. Cela impose obligatoirement des mesures de reproductions standardisées pour répondre aux besoins des consommateurs. Cette consommation de la masse inspire inlassablement les industries. Ce qui forme l'audience et les critères de sélection.
Le ministère de la Culture et de la Communication prépare une profonde réforme de ses structures dans un souci "d'efficacité" en prévoyant, par exemple, de ne plus gérer en direct les musées ou les monuments historiques. Il y a un désintérêt général de la politique au profit de la culture. Ce milieu se paupérise et se précarise. Son devenir et sa dépendance en sont profondément affectés. Le capitalisme est toujours plus avide de nouveautés et de talents. Un libéralisme économique sans limite et sans frontière. Il avance à grand pas. C'est la conjonction d'une croissance économique et l'avènement du nouvelle société avec la "loi du plus fort", celle qui rentabilise le mieux. Il s'agit de la transformation de la qualité en quantité. La culture s'inscrit désormais dans la sphère du profit et appartiennent à l'industrie de consommation. Cette culture de masse devient un instrument au profit du capitalisme. Son but est de tuer toute remise en cause, toute contestation et toute résistance. Notre devenir passe plutôt par l'acquiescement et le fait de gober à toute vitesse tout ce qui nous entoure. Celui qui se différenciera et s'opposera sera vu du mauvais oeil. C'est une dépossession de la pensée critique. Tant que nous serons docile le pouvoir ne s'inquiètera donc pas.
L'idée du "tout culturel" ne serait il pas une forme d'idéologie?