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A la recherche de Miss Cultura ...

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7 juin 2009

La FNAC viole le droit d’auteur et utilise illégalement des photos

Un article posté par

Entonnant de la part de la FNAC dont son ancien PDG Denis Olivennes fait partie de la mission sur “la lutte contre le téléchargement illicite et le développement des offres légales d’œuvres musicales, audiovisuelles et cinématographiques” d’utiliser pour le son site web marchant des photos sans en faire la demande à son auteur en ne respectant pas les droits d’auteurs. En effet dans plusieurs pages concernant les  accessoires de filtre polarisant la Fnac à utilisé sans mon autorisations deux de mes photos pour montrer l’effet de ces filtre depuis ce blog dans l’article Le filtre polarisant et le mode Raw qui est très bien référencé dans google™.

Les deux images originales qui ont servis à l’illustration. C’est clair, il y a pas photo si j’ose m’exprimer ainsi !  C’est mes photos qui ont été utilisées et recadrées !

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3_arbres_avec_polarisant

La FNAC suivrait l’adage faites ce que je dis mais pas ce que je le fais. Pourtant, elle ne ne peut se défendre d’ignorer le droit d’auteur vu que dans la partie des mentions légales de son site figure ce texte : Pour tous les textes et œuvres présentés sur ce site : Copyright Fnac Paris 1999 / 2009 Tous droits d’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation formelle écrite et préalable, la reproduction ainsi que toutes utilisations des œuvres autres que la consultation individuelle et privée sont interdites. Sur les deux photos, il est clairement indiqué un symbole de copyright avec une mention de mon nom et de mon pseudo. En droit suisse, (je réside en suisse et le blog est hébergé en suisse, dans les conditions générales il est indiqué  que  for juridique se trouve en suisse ) toutes photos est soumise au droit d’auteur. Il est encore rappelé sous la bannière du titre  : ©Michel Bobillier aka Athos99, tous droits réservés 2009 CGU. Toutes les photos de ce site sont protégées par copyright, si vous en désirez une, contactez moi. Aucune autorisation m’a été demandée de la part de Fnac ou d’un des ses représentants, en téléchargeant cette photo depuis mon blog, il est possible de connaître mon identité, mon nom et adresse email y figure, et de me contacter pour demander l’autorisation. La photo a été recadrée sans mon autorisation et à dénaturé sa valeur artistique sans compter que de se retrouver sur un site marchand déprécie sa valeur et me fait perdre de la proposer avec un droit exclusif. La FNAC trompe sa clientèle en laissant croire que cette photo a été prise avec un filtre polarisant Hoya alors que j’ai utilisé un  filtre de marque Canon de 77mm de diamètre et qui a probablement des qualités optiques différentes. Ce n’est malheureusement la première fois que l’on me pique des photos, mais cette fois le forfait provient d’une entrerpise d’un grand groupe (groupe PPR : Printemps, Gucci, Puma, Conforama, La Redoute) . Pourtant ce groupe est connue pour combattre  la contrefaçon,le téléchargement illégal et qui défend le droit d’auteur !

4 juin 2009, mes photos ont été retirés du site FNAC et remplacées par d’autres, apparemment ils ont eu un écho de cet article.

4 juin 2009 réponse de la Fnac : Mail d’excuse de la part du directeur marketing

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6 juin 2009

Arrestation de deux couples d'éditeurs

On a appris hier la mise en garde à vue de deux couples d'éditeurs que l'on connaît bien. L'arrestation a été menée par la police judiciaire de Marseille et les forces de l'anti-terrorisme. Il est vrai que François Bouchardeau qui dirigeait jusqu’à son récent dépôt de bilan HB éditions (avec sa femme arrêtée aussi) est un éditeur dangereux : il publie du roman, de la nouvelle. De même Samuel Autexier qui avec sa sœur ont dirigé un temps une collection chez Agone et publient la revue Marginales.

Ces quatre-là ont commis un crime très grave, susceptible de porter atteinte à la sûreté du pays : ils ont manifesté à Forcalquier (haut lieu du terrorisme) au sein du comité de sabotage de l'anti- terrorisme pour soutenir Julien Coupat (ancien directeur de la revue Tiqqun) détenu depuis novembre 2008 et présumé responsable d’avoir jeté des traverses sur une voie de TGV. (Lisez ici l’appel à la manifestation du 5 mai et voyez combien elle était une menace pour la société)

Aussi grotesque que soit cette arrestation (à laquelle fit suite celle d’un membre de la Ligue des Droits de l’Homme de Forcalquier), elle n’en demeure pas moins inquiétante. L’éditeur Éric Hazan avait eu droit lui aussi à un tel traitement de faveur pour avoir… publié un livre que les pandores soupçonnent d’avoir été écrit par Julien Coupat. On riait de voir les musclés de l’anti-terrorisme s’effrayer du nombre de livres saisis chez Julien Coupat. Aujourd’hui, il semblerait que pour les forces de l’ordre, une bibliothèque soit à elle seule une preuve accablante de l’appartenance de son propriétaire à un réseau terroriste.
La moindre des choses que nous pouvions faire était de vous tenir informés.

Dans quel pays vivons-nous où les auteurs et les éditeurs sont assimilés à des terroristes dès lors que les idées qu'ils professent ne conviennent pas à quelques-uns ? Dans quel pays vivons-nous où le moindre délit (ici : avoir photographié un élément de la maison secondaire du directeur central du renseignement intérieur Bernard Squarcini) vaut une garde à vue pouvant atteindre les 96 heures ? Dans quel pays vivrions-nous si nous ne réagissions pas à ça ?

C'est tout simplement inquiétant et consternant!!

30 mai 2009

La mauvaise graine

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En chaque enfant se cache une monstruosité malgré la symbolique (pureté, tendresse, douceur, bonté, innocence) accordée à ce dernier. Dans ce film, il est question de désacralisation du mythe de l'enfant angélique. Je pense également aux films Le village des damnés  de Wolf Rilla (comme par hasard, les enfants ont les cheveux blonds et une frange au ras des yeux) et Graine de violence de Richard Brooks (une diversité de portraits d'adolescents dépeint comme des êtres associaux et dangereux).  Le sujet est abordé en s'appuyant sur des concepts scientifiques. La perversité et le crime se transmettraient-ils par les gênes ?  Cette question scientifique liées au déterminisme transgénérationnel est toujours d'actualité. Une belle luminosité, d'excellents contrastes avec des nuances de gris et des dialogues d'une telle finesse me font presque oublier que des graines de violence germent en la fillette au sourire démesuré.

29 mai 2009

Bordeaux, le commerce atlantique et l'esclavage

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En 2007, le premier musée international de l'esclavage (LiverpoolLiverpool) a ouvert ses portes pour commémorer le Bicentenaire de l’abolition de la traite négrière dans l’ancien Empire britannique. Jusqu'au 10 mai 2009, le seul monument bordelais rappelant l'esclavage est un buste de Toussaint Louverture (père de l'indépendance de Haïti), inauguré en juin 2005 et installé sur la rive droite de la Garonne. Et pourtant, Bordeaux a été le deuxième port négrier de France pendant deux siècles.

Enfin! Le Musée d'Aquitaine a inauguré son parcours consacré à la traite des Noirs. Selon le responsable du nouvel espace permanent, il s'agissait de contenter à la fois les associations qui militaient pour la création d'un mémorial et d'une partie de la grande bourgeoisie bordelaise plutôt sceptique. Il a joué les équilibristes.  C'est le résultat d'une "réconciliation" de la mémoire et de la vérité historique. Le flou persiste encore au niveau du regard bordelais face à son passé...Ce n'est qu'une tentation. Le malaise mémoriel persiste toujours autant. 

Tout au long du parcours muséal (il faut compter environ 1h30. De nombreux détails interpellent!), de nombreux supports (peinture, vidéo, éléments d'époque, etc.) sont utilisés afin de rythmer cette visite. De cet apprentissage, apparaît le rôle de la métropole bordelaise au 18ème siècle, la richesse culturelle, le développement d'une bourgeoisie marchande, l'aspect politique et économique de la traite des noirs. Quatre salles perpétuent la mémoire atlantique. Salle 1 : La fierté d'une ville de pierre, salle 2 : Bordeaux porte océane, salle 3 : L'Eldorado des Aquitains, salle 4 : Héritages. Malgré cela, j'estime que ce n'est pas suffisant. Je reste sur ma faim. 

L'association DiversCités, s'est félicité de "ce pas positif". Il ne reste plus qu'à  se battre pour l'édification d'un mémorial de la traite des noirs. La question est posée. Elle a imaginé un circuit touristique révélant les aspects liés à cette sombre période : Grand théâtre (plafond du XVIIIe siècle représente des esclaves noirs)  - fort du Hâ (emprisonnement des Noirs indésirables) - rues (noms de négriers).

Info de dernière minute : A Nantes, un mémorial va être aménagé sur le quai de la Fosse, là où s’amarraient les bateaux, devant les maisons des armateurs. 

28 mai 2009

Jacques Tati pourra garder sa pipe sur les affiches

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Affiche modifiée du film "M. Hulot" de Jacques Tati. Reuters/© Philippe Wojazer / Reuters

Jacques Tati pourra garder sa pipe et Coco Chanel, sa cigarette. Lundi 25 mai, l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a décidé que des produits liés au tabac, comme la pipe, le cigare ou la cigarette, pourraient désormais figurer sur des publicités sous certaines conditions. Cette décision fait suite à la polémique soulevée au mois d'avril par la suppression, dans le métro parisien, de la pipe figurant sur l'affiche d'une exposition consacrée à Jacques Tati. Quelques jours plus tard, Metrobus, la régie publicitaire de la RATP, avait de nouveau invoqué la loi Evin contre le tabac pour refuser la cigarette de Coco Chanel sur l'affiche du film Coco avant Chanel. Après avoir saisi le Conseil de l'éthique publicitaire, l'ARPP a décidé que ses services "pourraient, désormais, ne plus déconseiller la représentation, dans des campagnes publicitaires, de produits de consommation du tabac [pipe, cigare ou cigarette]".

Trois critères devront toutefois être remplis : "Les campagnes doivent émaner d'annonceurs qui n'ont aucun lien avec l'industrie ou la distribution du tabac, et avoir une finalité culturelle ou artistique". De même, les personnes représentées "doivent être disparues, ou figurer dans des œuvres d'art partie intégrante d'une promotion publicitaire pour une manifestation artistique". Enfin, il doit s'agir de produits de consommation du tabac "inséparables de l'image et de la personnalité de la personne disparue qui y figure". L'Autorité cite ainsi Jacques Tati, Georges Brassens ou André Malraux.

Source : Le Monde - 25/05/09

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15 mai 2009

Intello précaire

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Je suis un cerveau productif. Jour et nuit. Chao de mes pensées. La somme d'informations ingurgitées chaque jour, à partir de lecture diverse, est à vomir. Je suis un pur produit de la société de surinformation. Pléthore de l'inutilité. Irritée par la pollution du paysage : CONSOMMEZ! C'est devenu un devoir permanent. Cette maîtresse du monde nous berce et nous protège des attentats suicide perpétrés par les extrémistes de la marchandisation de l'intelligence et de l'intellect. Une tuerie quotidienne. Je refuse d'être le bouc émissaire d'une telle société. Le système est devenu tellement fou que j'essaie de respirer le plus possible en étant consciente de ma propre valeur. Quoiqu'il arrive. J'ai choisi la voie de l'enseignement et de la culture. Mes moyens de résistance et de vivre autrement. J'ai même plus assez de cerveau. Le temps passe. C'est ma grande certitude. Je suis de la génération réparation.  La génération soixante huitarde a pu conquérir, rêver, créer de nouveaux lendemains.  Maintenant c'est à nous de détruire ce que vous nous avez laissé et de réinventer des lendemais désenchantés.

15 mai 2009

Les Sopranos

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Dans la lignée du Parrain, et des Affranchis, Les Sopranos est l’une des séries ayant le plus marqué l’histoire de la télévision. J'ai énormément apprécié cette série tv mêlant comédie, polar et drame familial. L'histoire est basée sur le personnage Anthony Soprano, un mafieux professionnel, et sur sa relation avec la psychanalyste. La raison de son angoisse est tout simplement une colonie de canard dans son jardin qui a pris son envol vers de nouveaux horizons. Ce chef d'oeuvre est une grande réussite puisqu'il réside dans les petits riens et la vie de tous les jours. Ce monde, d'une extrême violence composé de fauves et de rapaces, ne supporte la moindre faille. Au cas où quelqu'un la laisse entrevoir, elle est tout de suite éliminée. Tout est organisé en fonction des codes, des habitudes et des façons d’agir. Il ne cesse de nous renvoyer la multiplicité de notre personnalité avec les doutes, les frustrations, les peurs archaïques, les joies et les faiblesses. Si vous aimez le machisme, le clanisme, l'or, le gros bide, les poils et le sexe (une excellente mise en abyme de la superficialité et d'une société de victimisationvictimisation) n'hésitez pas à voir cette série! Avertissement : les personnages sont tellement "vrais" que c'est à la limite du supportable!

15 mai 2009

Des manuels encore un peu trop blancs

La Haute Autorité de lutte contre les discriminations a passé au crible les manuels scolaires. A l'heure où Barack Obama entre dans l'histoire, il reste encore bien des progrès à réaliser. Une femme voilée pour illustrer la Turquie, une main rachitique pour symboliser l'Afrique… Sans attendre que Barack Obama fasse son entrée dans les livres d'histoire des écoliers français, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) publie, jeudi 6 novembre, une grande enquête sur la place des stéréotypes et des discriminations dans les manuels scolaires.

Pas moins de 29 ouvrages et 3 097 illustrations ont été passés au crible par une équipe de chercheurs de l'université Paul-Verlaine de Metz. Le constat n'est pas accablant. Premier relatif satisfecit : les minorités visibles… sont visibles. 10% des illustrations représentent "un personnage principal de couleur", dont un peu plus de la moitié un personnage "pouvant être perçu comme étant originaire d'Afrique du Nord ou du Moyen-Orient" . Ensuite, parce que les clichés racistes hérités de la période coloniale ont disparu. Le discours antiraciste y est présent. Les discriminations à l'égard des minorités visibles sont davantage dénoncées que celles à l'encontre d'autres groupes tels que les femmes, les handicapés, les seniors ou les homosexuels, également étudiés par l'enquête.
Toutefois, certains stéréotypes ont encore la vie dure. D'abord, note la Halde, certaines minorités sont manifestement plus mises en valeur que d'autres. Ensuite, les manuels de géographie en particulier, dans les chapitres sur l'Afrique et le Maghreb, mettent l'accent sur la pauvreté sans que soient par ailleurs représentées des situations positives de modernité pourtant présentes dans les pays étudiés.


Les personnes noires sont particulièrement stigmatisées. Les illustrations où elles apparaissent, tant en géographie, en sciences de la vie et de la terre qu'en éducation civique, renforcent encore souvent le stéréotype de l'Africain non seulement pauvre, mais aussi malade. Dans les manuels d'histoire, la présence des personnes noires, fortement liée à la question de l'esclavage et à celle de la ségrégation raciale aux Etats-Unis, amène certains élèves à considérer que "pour les Français, Noir égale esclave". Autant de représentations qui, selon les auteurs, contribuent à entretenir "une vision inégalitaire entre Noirs et Blancs en faisant appel à un registre émotionnellement inutile". Bref, le "sanglot de l'homme blanc" n'est jamais bien loin.
Les auteurs ne préconisent évidemment pas de taire la vérité sur les faits, comme l'esclavage ou la famine. "Cependant, insistent-ils, les contenus susceptibles de produire des identifications négatives doivent être absolument relativisés." A quand la photo d'un cybercafé en plein milieu d'un quartier populaire à Tunis ou à Bamako ou d'un agriculteur africain consultant les cours des matières premières sur son ordinateur?
"Les minorités visibles apparaissent davantage comme des personnages de débats portés par les manuels que des personnages de manuels au même titre que les autres", résume un enseignant d'anglais.

Au-delà des illustrations, le choix des exemples, ou des prénoms dans les exercices, y compris de mathématiques, n'est pas anodin. Chez Hatier (manuel de 5e), une petite fille réussit-elle son exercice de géométrie? Normal, elle porte un prénom "bien français". Sa camarade de classe se trompe? Pas de chance, elle s'appelle Samira. "Ce type d'exercice peut renforcer le stéréotype de l'élève maghrébin ou noir en situation d'échec scolaire ou éveiller un sentiment de discrimination" , notent les auteurs de l'étude, alertés eux-mêmes par des élèves de 5e.
Le lien qui est fait avec les appartenances religieuses, et en particulier l'islam, tend aussi à entretenir une discrimination. Pourquoi Nathan (manuel d'histoire-géographie de terminale) illustre-t-il l'islam avec une mosquée située hors du territoire national, et le catholicisme avec la cathédrale de Chartres? Forcément, un tel choix ne peut que renforcer l'idée que l'islam est une religion étrangère à la France. Surtout que le texte évoque "la crise des vocations" mais jamais "l'évolution de la pratique religieuse".
De même, recourir à la symbolique du voile, notamment du niqab, dans une illustration évoquant le refus de l'Union européenne d'intégrer la Turquie est pour le moins périlleux. Certes, ce choix peut avoir pour but de faire réagir les élèves et d'être discuté en classe mais, relèvent les auteurs de l'étude, "il risque surtout de renforcer le stéréotype selon lequel le port du voile justifie toutes les formes de rejet et d'exclusion".

Il y a une autre façon d'exclure. Ne pas montrer. En sciences de la vie et de la terre, les corps noirs sont particulièrement peu représentés. Dans un autre registre, l'origine étrangère d'une célébrité, comme Picasso, n'est pas systématiquement évoquée.
Dans ses recommandations, la Halde reconnaît que "les stéréotypes sont peu fréquents mais ils existent, d'autant plus que la fréquence n'enlève rien à l'effet qu'ils peuvent produire chez celui ou celle qui en est victime". Jugeant le bilan "mitigé", elle recommande surtout aux éditeurs de ne pas se contenter de "représenter correctement deux ou trois minorités visibles, en ignorant les autres".

Ce premier principe établi, la Halde recommande d'éviter les stéréotypes véhiculés par des représentations exagérément choquantes, "sans pour autant dissimuler le rapport à la vérité des faits". Comment? En procédant par contraste ou contre-stéréotype. Les auteurs délivrent un satisfecit à Magnard pour avoir illustré un de ses ouvrages d'histoire-géographie avec "un berger massaï au milieu de son troupeau, souriant et plutôt bien portant, téléphone portable à la main". En revanche, c'est le même éditeur qui publie (dans un autre ouvrage) la main famélique. "Un même manuel peut contenir des contre-stéréotypes pertinents, mais également des stéréotypes que nous condamnons", déplorent les chercheurs.
Les manuels de français doivent aussi s'ouvrir davantage à la diversité culturelle. "L'identité française qu'ils véhiculent au travers de la littérature, et de l'intitulé de leur discipline, ne doit pas laisser de côté les minorités visibles qui constituent la société civile", relève la Halde.

Parallèlement à cette réflexion, la Halde estime qu'un débat et des recherches mériteraient d'être engagés sur l'enseignement de la religion en France, notamment sur la représentation de l'islam et des musulmans dans les manuels scolaires.
Mais la Halde ne se fait guère d'illusions. "La meilleure volonté des éditeurs ne suffira pas à faire réellement évoluer certains manuels, si les programmes ne les aident pas à introduire davantage les minorités visibles dans le respect de l'évitement des stéréotypes."


Source : Le Monde - 06.11.08 - Laetitia van Eeckhout

14 mai 2009

Citation du jour

Moralité : Dans le système scolaire actuel, mieux vaut être un chieur agressif et sècher toute l'année, qu'un élève faible mais gentil, et qui fait des efforts pour obtenir l'orientation qu'il veut. Celui-là, on est prêt à le sacrifier sans état d'âme.

Merci à Polemos. En gros, l'élève qui en a vraiment marre de l'école et a toutefois un projet professionnel n'ira pas au lycée professionnel l'an prochain. Des qualités telles que la gentillesse, la bravoure et la persévérance. Il fait des efforts pour assister encore aux cours sans agresser les profs. Pourquoi? Force est de constater que le  lycée professionnel ne concerne que les branleurs agressifs à moitié déscolarisés. Quant à lui, il vaut mieux que ça. Il doit donc continuer en filière générale où il ramera et dérivera... Apprendre un métier concerne les cas sociaux. Vouloir apprendre un métier est une preuve d'intelligence. Les gens intelligents vont en filière générale. Il n'y a de salut que pour les filières générales, soit disant parce qu'elles sont les seules qui permettent d'accéder à un métier? Comme si les métiers manuels (menuisier, plombier, boulanger, coiffeur, etc.) n'étaient pas des métiers dignes. La dévalorisation de la voie professionnelle n'est-elle pas hallucinante? C'est un véritable problème culturel et de mentalités. Nous avons tendance à ne valoriser qu'un SEUL type d'intelligence. Or, d'autres formes d'intelligence existent... Cherchons l'erreur dans notre parcours. Je valorise mes élèves tant que je peux...

Je reviens sur la critique Entre les murs émise auparavant. Aprés une telle réflexion j'ajoute le gros point noir de ce film : il ne montre pas les limites du professeur dans sa manière d'enseigner et d'aborder les élèves. Ces derniers cherchent désespérément une relation verticale (d'adulte à adolescent) et non horizontale (adulte au même niveau que l'adolescent). Ils ont de quoi être perturbé et déstabilisé! Ils éprouvent un tel besoin de reconnaissance, d'autorité et de sécurité relationnelle qu'ils sont sans arrêt fragilisé par l'attitude de ce professeur. Ils se cherchent et cherchent surtout des adultes “de référence”. Leurs provocations et leurs questionnements indiscrets ont toujours une particularité. Ce qu'ils veulent réellement c'est que le prof soit un adulte. Ils ne supportent pas de trouver en face d’eux les mêmes incertitudes, les mêmes hésitations et les mêmes peurs. Cette forme d'insécurité renvoie une image de l'adulte qu’ils ne veulent pas connaître. Par exemple, à un moment donné un élève lui demande s'il est homosexuel. Au lieu de le remettre à sa place il répond à sa question. Imaginez donc la suite... Il se fait vite déborder et chahuter. Les options (et plus encore celles qui sont liées à la sexualité !) sont personnelles et elles n’ont pas à apparaître sur la scène de la classe. Si j’en fais état, je franchis une limite entre mon rôle et ma personne. Les élèves sont curieux de la vie des profs, et c’est bien normal. Ils questionnent, ils provoquent, ils veulent “tout savoir”. Au pire des cas quand ils ne savent pas ils peuvent inventer ou fantasmer. J'en ai fait l'expérience.

8 mai 2009

Polaroid, le défi impossible

Un article vraiment intéressant sur un nouvel horizon possible pour Polaroïd ...

L'usine Polaroid, dont les vastes bâtiments se dressent juste à côté du centre-ville d'Enschede, une ville industrielle à l'est des Pays-Bas, comptait il y a quelques années 1 200 ouvriers. Aujourd'hui, ils sont onze. Le plus jeune a 51 ans, ils ont entre vingt-trois et trente-quatre ans d'ancienneté. Ils ne travaillent plus pour Polaroid, qui a fait faillite, mais pour une start-up, qu'ils ont baptisée "Impossible". Leur mission : relancer la fabrication de la pellicule à développement instantané pour les célèbres appareils Polaroid. Mais cette fois, ils travaillent à leur compte, en toute liberté.

Affaiblie par la concurrence de la photo numérique, puis mise à mal par une série de décisions de la direction générale aux Etats-Unis, la société Polaroid a périclité en quelques années. En juin 2008, l'usine d'Enschede ferme, après une longue agonie. Tout le monde se retrouve au chômage ou en préretraite, sauf une équipe de quatre personnes, dirigée par le directeur technique, André Bosman, 55 ans. Depuis fin 2007, André est chargé de démanteler les installations, de vendre ce qui est vendable et de détruire le reste : "Une tâche éprouvante, j'avais consacré vingt-huit ans de ma vie à cette usine."

André ignore alors que son destin se joue à 1 000 km de là, à Vienne, en Autriche. Là-bas, un homme seul, Florian Kaps, se bat depuis des années pour sauver Polaroid. Concepteur de sites Web et de communautés en ligne, Florian, un Autrichien âgé aujourd'hui de 39 ans, était responsable des activités Internet de la Lomographic Society, célèbre auprès des photographes du monde entier pour avoir lancé le mouvement artistique "lomographique", regroupant les adeptes d'un art photographique spontané et irréfléchi, affranchi de toute contrainte technique.

Florian essaie de négocier un partenariat avec la direction de Polaroid, en vain. En 2005, la société avait été rachetée par le financier Tom Petters : "Il avait décidé dès le départ de casser l'outil industriel, affirme Florian, il voulait juste exploiter la marque pour vendre des imprimantes et des téléviseurs." Faute de mieux, Florian devient distributeur de pellicules sur Internet. A ce titre, il reçoit en juin 2008 une invitation pour la "Fête de fermeture" de l'usine d'Enschede. Pris d'une inspiration subite, il décide de faire le voyage, pour rencontrer André Bosman.

Le samedi soir, attablé devant une bière, Florian fait à André une proposition folle : créer ensemble une start-up qui s'appellera Impossible, trouver l'argent pour acheter les machines, et faire redémarrer l'usine. D'abord abasourdi, puis sceptique, André se laisse gagner par l'enthousiasme de Florian. Le lundi matin, il se précipite à l'usine et ordonne à l'équipe d'arrêter la démolition.

Commencent alors des négociations tortueuses avec Polaroid, qui finit par accepter de vendre ce qui n'a pas encore été détruit. Entre-temps, aux Etats-Unis, Tom Petters a été emprisonné pour escroquerie dans une autre affaire, Polaroid a été mise en redressement judiciaire.

A Enschede, le promoteur qui avait racheté les murs loue à Impossible l'un des bâtiments, à prix de faveur. A Vienne, Florian réussit à trouver 1,2 million d'euros, juste assez pour se lancer : "Mes investisseurs sont des amis et des passionnés de photo analogique. L'un d'eux a hypothéqué sa maison pour financer son apport." L'étape suivante consiste à réunir une équipe capable de mener à bien cette entreprise. Or, Impossible ne peut se permettre d'embaucher qu'une dizaine d'hommes à leur salaire antérieur. André établit une liste de vétérans qu'il connaît bien, des hommes compétents et dotés d'un solide esprit d'équipe. Et là, surprise : les dix premiers contactés acceptent tous de se lancer dans l'aventure.

Benny Evers, machiniste, 56 ans dont trente-deux chez Polaroid, cherchait du travail, car l'assurance-chômage l'y obligeait, tout en sachant qu'il ne trouverait rien. Il se morfondait chez lui, se querellait avec sa femme. Son copain Henk Minnen, 57 ans, ingénieur, avait été contraint par l'assurance-chômage d'accepter un poste d'aide-soignant dans une clinique pour vieillards atteints de la maladie d'Alzheimer : "Une expérience intéressante, mais difficile, je n'étais pas préparé."

Paul Latka, 51 ans, informaticien, avait mal vécu son licenciement : "Quand on a annoncé la fermeture de l'usine, je suis rentré et j'ai pleuré." Il avait trouvé un emploi dans un centre de distribution de vêtements : "L'ambiance était chaotique, les chefs se faisaient la guerre. Je devenais dépressif." Martin Steinmeijer, 51 ans, chimiste, était en convalescence après une opération du coeur. Malgré sa maladie, pour éviter le chômage, il avait passé un concours afin de devenir prof de chimie : "J'ai réussi, mais je n'avais pas la vocation. En fait, l'enseignement me faisait peur." Gérard Kamphuis, 56 ans, électricien, avait réussi à se faire embaucher avec un bon salaire par une entreprise de travaux publics. Pourtant, comme ses camarades, il ne résiste pas à l'envie de se lancer dans une aventure si incertaine. Benny résume l'état d'esprit général : "L'argent, on s'en moque, nous faisons ça pour le plaisir. Réussir l'impossible, à nos âges, quoi de plus excitant ?"

Le seul à se faire désirer fut Kees Teeckman, 59 ans, ingénieur : "J'avais enfin réussi à me faire à l'idée que l'usine allait disparaître. Quand André m'a demandé de revenir, je venais de mettre à la poubelle la moitié de ma documentation personnelle. J'ai hurlé : pourquoi tu n'es pas venu plus tôt ? Toutes mes émotions ont resurgi, c'était très stressant." Après une petite crise intérieure, Kees a rejoint ses amis : "Si nous réussissons, je ne dessoûlerai pas pendant une semaine."

Yves Eudes. 07/05/09. Le Monde

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