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6 juin 2009

Arrestation de deux couples d'éditeurs

On a appris hier la mise en garde à vue de deux couples d'éditeurs que l'on connaît bien. L'arrestation a été menée par la police judiciaire de Marseille et les forces de l'anti-terrorisme. Il est vrai que François Bouchardeau qui dirigeait jusqu’à son récent dépôt de bilan HB éditions (avec sa femme arrêtée aussi) est un éditeur dangereux : il publie du roman, de la nouvelle. De même Samuel Autexier qui avec sa sœur ont dirigé un temps une collection chez Agone et publient la revue Marginales.

Ces quatre-là ont commis un crime très grave, susceptible de porter atteinte à la sûreté du pays : ils ont manifesté à Forcalquier (haut lieu du terrorisme) au sein du comité de sabotage de l'anti- terrorisme pour soutenir Julien Coupat (ancien directeur de la revue Tiqqun) détenu depuis novembre 2008 et présumé responsable d’avoir jeté des traverses sur une voie de TGV. (Lisez ici l’appel à la manifestation du 5 mai et voyez combien elle était une menace pour la société)

Aussi grotesque que soit cette arrestation (à laquelle fit suite celle d’un membre de la Ligue des Droits de l’Homme de Forcalquier), elle n’en demeure pas moins inquiétante. L’éditeur Éric Hazan avait eu droit lui aussi à un tel traitement de faveur pour avoir… publié un livre que les pandores soupçonnent d’avoir été écrit par Julien Coupat. On riait de voir les musclés de l’anti-terrorisme s’effrayer du nombre de livres saisis chez Julien Coupat. Aujourd’hui, il semblerait que pour les forces de l’ordre, une bibliothèque soit à elle seule une preuve accablante de l’appartenance de son propriétaire à un réseau terroriste.
La moindre des choses que nous pouvions faire était de vous tenir informés.

Dans quel pays vivons-nous où les auteurs et les éditeurs sont assimilés à des terroristes dès lors que les idées qu'ils professent ne conviennent pas à quelques-uns ? Dans quel pays vivons-nous où le moindre délit (ici : avoir photographié un élément de la maison secondaire du directeur central du renseignement intérieur Bernard Squarcini) vaut une garde à vue pouvant atteindre les 96 heures ? Dans quel pays vivrions-nous si nous ne réagissions pas à ça ?

C'est tout simplement inquiétant et consternant!!

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