Viva Laldgérie

"Vingt-sept ans, pas vierge, deux avortements. Qui voudra de moi ?" Goucem

Je me poste devant la télé et je mets ma chaîne favorite, ARTE. Je tombe sur Viva Laldgérie! Après avoir visité le fin fond du Maroc en décembre 2006, je voyage de nouveau dans un pays du Maghreb. Virtuellement, hélas! Il n'est pas question d'un formatage de l'esprit mais d'un enrichissement consensuel.    

Nadir Moknèche filme sans concessions le sexe, l’homosexualité et la vie quotidienne de trois femmes d’Algérie (l’ex danseuse et chanteuse populaire, la prostituée, la femme libre) d’aujourd’hui. De nombreux tabous rongent encore l’Algérie. Il les a brisés en filmant sans pudeur le désespoir, l’émancipation, l’adultère, le sexe. Bref, tout ce qui dénude les gens. Il rend hommage plus particulièrement aux femmes vulnérables se débattant sans arrêt avec les contradictions.

Le quatrième personnage de ce film est Alger. Cette ville est belle de nuit comme de jour. Le quotidien est évoqué. Elle est à mi parcours entre passé et futur, entre féodalité et modernité. C’est une question de survie dans un climat tendu. Ce pays est issu de l’oppression du colonialisme et de décennies de régime autoritaire. Une ville où rôde la misère, l’intolérance et le fanatisme. Elle n’a pas encore trouvé son identité. Ce peuple est en marche, soucieux de se débarrasser des décombres du passé et de briser ses tabous …

Un film qui déforme les idées préconçues. Une véritable radioscopie de l'Algérie en pleine incertitude!