Le jour où Nina Simone a cessé de chanter

"Le jour où l'on transformera en bordels les églises et les mosquées, nous serons tranquilles" Assem al-Joundi

J'ai découvert l'histoire dérangeante d'une jeune Libanaise. Le titre Le jour où Nina Simone a cessé de chanter fait allusion à sa vie qui a réellement commencé le jour de la mort de son père assassiné. Elle a perdu son protecteur qui l'a élevé dans une liberté absolue. "Arrêter ce coran de malheur!" est une phrase clé qui va faire basculer sa vie à l'horizontale. Elle sera battue à mort pour être ensuite enfermé à l'asile en tant qu'impie. Un acte scandaleux selon les intégristes. Elle ose couper le son des psalmodies du coran pour remplacer les sourates par une chanson de Nina Simone "Save me". Tout simplement parce qu'elle voulait respecter le souhait et la volonté de son père. Il désirait fortement d'avoir un enterrement digne et joyeux : musique (jazz, hip hop, etc.), alcool à volonté et tabac. 

Elle connaîtra le prix cher de la vie à force de chercher une grande liberté à l'époque où le Liban a plongé dans une guerre civile féroce et meurtrière. Elle expérimente toute sorte de liberté : le tabac, la drogue, le sexe, le mariage (un élément fatidique dans sa vie). Une forme d'insoumission et d'insouciance pour lutter avec acharnement contre la peur, les conventions sociales et les convenances religieuses.  Une descente aux enfers. Mais la véritable révolution se faisait réellement à l'intérieur d'elle même.  La vie est sa passion. Sa plus grande source énergique.             

Une confession  avec de nombreux cris déchirants et lancinants. Je retrouve de tems en temps une ode poétique avec une petite dose d'humour. Des moyens pour exorciser ses maux. La violence, la tendresse, l’amour, la folie meurtrière des hommes ne cessent de se côtoyer. Malgré les horreurs accumulées au fil des jours une énergie farouche jaillit de tout son corps. Un bouleversant récit de sa vie brisée.

Le vent tourne. Un souffle de liberté a pris le devant le jour où elle a présenté son histoire sous forme de spectacle-évènement à Avignon dans une robe rouge sang pour immortaliser sa vie. Une forme de résilience pour mettre à nu ses blessures et accepter sa souffrance. Elle hurle toujours dans mon esprit.  Elle fait peur à tout le monde, même à la mort ...