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13 juillet 2008

Valse avec Bachir

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Ce premier documentaire d'animation de l'histoire du cinéma, qui d'ailleurs possède un écho trés actuel, m'a particulièrement ému. Ari Folman, réalisateur et ex soldat israélien, a réussi son pari audacieux : reconstituer son passé douloureux d'ancien soldat et témoin du massacre des palestiniens à  Sabra et Chatila (Je suppose que vous connaissez le contexte dans lequel a eu lieu ce massacre. Je récapitule même si ça paraît grossier : Tsahal avait décidé de chasser Yasser Arafat et d'éradiquer coûte que coûte l'Organisation de Libération de la Palestine de Beyrouth. Bachir Gemayel, chrétien et allié d'Israël, a été élu président et a été, par la suite, assassiné par des Palestiniens. En guise de représailles, les phalangistes chrétiens sont entrés dans ces camps pour se livrer à un massacre pendant trois jours ...) au Liban pendant la première guerre en 1982.

Bien qu'il n'ait reçu aucune récompense du festival de Cannes (j'imagine bien sa déception et sa rancoeur) je salue son courage et sa détermination pour avoir pris ce risque. Sean Penn, en tant que jury engagé (il avait pourtant promis de récompenser des films proposant une vision réaliste du monde. Il rejoint également Marjane Satrapi (je rapelle qu'elle a obtenu, l'an dernier, le prix du jury pour son film Persepolis) et Rachid Bouchareb, réalisateur d'Indigènes), aurait quand même pu inscrire ce film dans la liste des palmarès! Cet épisode, qualifié d'acte de justice et de plaidoirie contre la guerre aurait pu être ré édité. La récompense n'aurait donc pas été volée!   

Une projection intense, destabilisante, saisissante et malheureusement beaucoup trop courte (1h27)! Le poids des images, empreintes de réalisme, suffit largement pour cerner les conséquences irrémédiables de la guerre (stress post traumatique, responsabilité, culpabilité, insomnie, etc. Bref tout le cocktail explosif de la psychologie humaine!). Ce film possède une grande qualité, celle de faire oublier au spectateur qu'il s'agissait d'une animation. Je l'ai pleinement ressenti dés les premières images. Le recours au mélange d’animation Flash, d’animation classique et de 3D est excellent. C'est une forme de liberté totale. J'ai été directement propulsée dans les méandres de l'inconscient douloureux du soldat retranscrite sous forme de souvenirs refoulés, de visions, de rêves et d'hallucination. Il ne débouche que sur le basculement du film du dessin au drame réel. Ce véritable couperet ne fait qu'accentuer les blessures et la souffrance du peuple palestinien. Quand le réel rattrape l'animation  sous forme de vérité atroce ...

Conclusion : la guerre est totalement stupide, inutile, et inconcevable. Elle n'a rien de glorieuse et de glamour comme promettent certains films américains!

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Commentaires
M
Il y aura au moins une personne avec qui je pourrais en parler trés bientôt!!! :)
C
C'est drôle, j'ai vu ce film d'animation cet après-midi à Nantes : visuellement réussi, avec une belle musique et un graphisme novateur...<br /> <br /> A très bientôt :)
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