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A la recherche de Miss Cultura ...
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28 février 2008

Le théorème d'Almodovar

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"La dictature de la beauté des corps est totale et anorexique par excellence. [...] Il y a dans cette dictature la folie de celui qui se laisse mourrir de faim alors qu'un tiers de l'humanité meurt de faim et que les deux autres tiers meurent de l'absence du regard. [...] Toute notre culure est anorexique, toutre notre civilisation."

Suite à une défiguration faciale due à un tragique accident de voiture avec un cerf attiré par la lumière des phares, il va expier son désir de vivre désespérément avec force et violence. Une vie rythmée par la lecture, l’amour des théories d’Isaac Newton sur la gravitation et l’attraction. Il ira même jusqu’à tomber amoureux d’un transsexuel prénommé Lisa. Il imagine toujours qu’il croisera Almodovar décidant de faire un film sur sa vie perdue.

Dés les premières lignes, "Pour avoir une vie, il faut un visage. Un accident a détruit le mien et tout s'est arrêté, à vingt ans", j’ai tout de suite voulu finir ce roman. De nombreuses réflexions poétiques, baroques et kitsch m’amènent à découvrir toute la splendeur de la langue poétique. Certains passages avec des thèmes récurrents (la douleur, l’accident, l’androgynie, l’érotisme, le surréalisme) m’ont tout de suite fait penser à quelques films d’Almodovar tels que Habla con ella, La Mala Educacion, La ley del deseo et Volver Des petits bijoux cinématographiques retranscrivant bien la vie ! De la beauté, du  désir, de l’érotisme, de la poésie.

Ce qui m’a surpris est la juste distance qu’il a  trouvé pour décrire certaines scènes, jugées obscènes pour certains. Une chose naturelle qui retrouve son éclat dans la poésie. Toute la réflexion est portée sur la révélation à soi suite à un évènement grave et ce qu’est une vie sans profondeur. Dans cette société du paraître, il semblerait que nous n’existons qu’en nous donnant en spectacle et à soi son propre spectacle. Nous sommes prisonniers de l’apparence. Une illusion. Une sorte de moule dans lequel nous nous sentons à l’abri des autres. Sans ce masque nous sommes d’abord rien. Un rien pour soi, un rien en soi, un rien pour les autres ou l’autre. Ce rien n’est que secondaire dans la mesure où le port du masque social obligatoire prime d’abord. En littérature, la thématique du masque ne voudrait elle pas plutôt signaler que l'acte d'écriture est un moyen de se reconstruire avec un nouveau masque? Se réfugier derrière le visage de quelqu'un d'autre?

Je vous signale qu’aucune photo de lui n'est disponible. Il refuse toutes les interviews (sauf par courrier électronique).  Son éditeur ne l'a jamais rencontré!

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Commentaires
M
Il suffisait de cliquer sur l'image pour voir le nom de l'auteur : Antoni Casas Ros. C'est son premier roman. <br /> Pour le moment je ne lis que des auteurs torturés. Histoire d'extraire toute la souffrance de ma vie! C'est un excellent remède! Il y aura toujours pire que moi. Mmmh quel modestie! ^^
M
Quel est le nom de l'auteur ?<br /> Ca a l'air vraiment pas mal cet ouvrage...<br /> (mais décidément, tu ne lis que des auteurs torturés !)
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