Istanbul souvenir d'une ville

"ERRET RAP REHCARC ED TIDRETNI"

Orhan Pamuk décrit sa ville et son fleuve, Istanbul et le Bosphore, au fil de sa vie d'enfant à l'âge adulte sous forme de  fresque. Il dresse le portrait polymorphe de cette métropole en déclin. Il s’agit de trouver un compromis entre les différentes populations avec leur récit intégrant plusieurs notions du passé. C’est donner une valeur, un sens et une dimension à l’histoire. Il rend hommage à cette terre nourricière. Istanbul a participé à son éducation. Un livre agrémenté de photos en noir et blanc pour « alléger » et donner de la profondeur au contenu de son histoire intime. De la tristesse. De l’austérité. De la finesse dans les descriptions. Un ton vivant.  De la gracilité dans ses phrases. Une atmosphère particulière avec des couleurs et des senteurs. . Elle est tout cela à la fois. En parallèle, il nous transmet des informations concises sur l’histoire de la ville tiraillée entre tradition et modernité, la religion et la laïcité. Il réveille les stigmates. Une enquête fouillée sur la mélancolie (hüzün). Un sentiment inhérent à cette ville. Nous découvrons les écrits de voyageurs occidentaux tels que Nerval, Gide, Flaubert et Gauthier.   

Il a reçu le premier prix Nobel de l'histoire de la Turquie. Depuis ce fait, il est de plus en plus surveillé par les ultranationalistes car il a implicitement reconnu le massacre de Kurdes et d'Arméniens par l'armée turque sans jamais prononcer le mot «génocide» ...