Paysages manufacturés

"La beauté est dans la destruction de la planète"// "Combien de temps tiendra t-elle?"

Edward Burtynsky (photographe canadien) documente les effets néfastes de la pollution et de l'industrialisation sur les paysages naturels. Chaque aspect du développement industriel est exploré. Les impacts aussi bien écologique, politique que social sont évoqués. Décombres du monde. Bancalité. Danse macabre. Un monde qui va à la dérive. Une incitation à la sagesse et à une réflexion sur l'inévitabilité du développement industriel et urbain avec les enjeux socio- politiques.

Le voyage en Chine, en plein boom économique, rappelle l'incongruité des habitants payés à la brique pour démolir leur propre maison. Allusion au film Still Life. La Chine est l'une des plus grande déchetterie du monde. Un point de convergence de tous les pays industrialisés. L'envoi des ordinateurs en est un exemple. La transition progressive vers une économie, basée sur la concurrence et la mondialisation, laisse par millions des personnes dans la misère. Dilapidation des ressources. Ce qui est dommage : le sujet n'est pas assez fouillé et nous restons donc sur notre faim. Un réquisitoire discret. 

Mais des images inhumaines et saisissantes prennent le dessus. Un immense spectacle photogénique. Dés les premières images nous sommes saisis par son coup de force cinématographique. Un très long travelling montre à la fois la décennie des minutes interminables et l'espace d'une usine chinoise d'assemblage de matériels. Ce fait souligne bien la morosité des tâches répétitives avec des cadences incessantes. Des images fixes ou animées rendent bien compte la réalité des espaces industriels. Théâtralité des cadrages à l'aide de  nombreux diaporamas avec différentes les prises de vues et les images documentaires. Utilisation des photos grand format et à la chambre. Le tout égale dans la beauté et dans leur signification polysémique.