Le Sel de la mer
Soit on retourne les armes de son adversaire à son profit en perdant un peu au passage de sa dignité et on obtient un moment de liberté, soit on se résigne à vivre comme on peut, au jour le jour, victimes des restrictions et des vexations.
Un excellent film qui nous fait véritablement prendre conscience du quotidien des Palestiniens à travers deux visages familiers vivant à l'intérieur de l'Etat hébreu avec la paranoia sécuritaire. Un univers étouffant et saturé de check points, patrouilles de police, tourniquets et murs de séparation est mis en valeur. Annemarie Jacir, en étant impitoyable, a réussi à transmettre l'oppression de ce monde avec un horizon bouché et réduit les personnages "criminalisés" (je rapelle que c'est illégal pour un Palestinien de faire des choses élémentaires y compris aller en Israël) à la survie.
Un magnifique chant d'amour et de douleur nous emmènent sur les traces de leur histoire vécue dans des villes disparues à jamais. Cette grande course à la vie nous propulse directement dans l'intimité des personnages attachants et engagés. Tout tourne autour de la relation que les personnages ont avec la mer et ce qu'elle signifie d'une manière générale pour les Palestiniens. Actuellement, la plupart d'entre eux ne peuvent plus l'atteindre. Sinon c'est le dernier élément vu par eux en 1948 ...