Gomorra

Camorra résonne dans mes oreilles. Ce terme signifie le maillage de la société napolitaine et à tous les niveaux. La perfection de cette organisation réside dans les rapports "horizontaux" et dans la multitude des clans. Cette puissance économique révèle des aspects tordus et juteux. Savez vous qu'elle a participé au financement de la nouvelle construction du WTC aux USA? La position de la caméra (mirador) met en valeur ce type de rapport. J'ai également pensé à celle de Michel Haneke dans ces films. Il n'y a aucune hiérarchie. Ca peut aller de la rue, du quartier, de l'épicier, d'un enfant, de l'administration, etc. Elle se différencie de la mafia italienne qui est "verticale" avec une hiérarchie spécifique à  celle des parrains. Rapellez vous des films tels que Le Parrain (Marlon Brando, Al Pacino, James Caan) de Francis Coppola ou Les Incorruptibles (Robert de Niro, Kevin Costner, Sean Connery) de Brian de Palma. 

Ce film présente la mafia sous des traits antipathiques. Ce qui le distingue de Soprano (une excellente série!) où  les personnages sont sympathiques et attachants malgré la violence de leurs rapports internes et externes. Il renoue avec le style néo réalisme italien. Nous nous croyons dans un documentaire révélant une forme de vérité dérangeante avec des images implacables. Tout a été bien mis en boîte : des images et des actions nous plonge littéralement dans l'univers mafieux avec l'enchaînement de quatre histoires. Nous y participons réellement en tant que témoin impuissant. J'en suis sortie éberluée et frapée par la performance des acteurs amateurs et pro.