La tectonique des sentiments
« Quand une femme ne tient debout que soutenue par l’amour et que cet amour lui est brusquement retiré, si elle ne veut pas tomber, elle doit remplacer ce sentiment par un autre aussi fort : la haine… C’est bon la haine, c’est chaud, c’est solide, c’est sûr. À l’opposé de l’amour, on ne doute pas dans la haine. Jamais. Je ne connais rien de plus fidèle que la haine. Le seul sentiment qui ne trahit pas. »
Une comédie à la fois cruelle et tendre décortiquant méticuleusement les rapports amoureux. Il s’agit d’une modulation des mystères de l’amour représentée par des personnages antipathiques. Derrière ces apparences se cachent la fragilité et la souffrance. La théorie de la tectonique des sentiments : nous ne choisissons jamais au hasard notre partenaire. Il y a toujours une imbrication de l’inconscient sur la conscience. La régulation de la mouvance de nos émotions provoque régulièrement des séismes. L’amour est sans cesse ballotté, maltraité et sali. Un sentiment qui est sans arrêt trahi, construit et déconstruit.
Cette pièce théâtrale se lit d’une traite en créant un malaise ... La particularité d’Eric Emmanuel Schmitt est affûter les questions et partager avec le lecteur. Un suspense psychologique interminable. Il y a toujours une révélation finale intéressante dans ses romans.